Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 décembre 2014 2 16 /12 /décembre /2014 08:32

   Depuis l'apparition de la télévision, il y a un demi-siècle, l'image a tendance à se substituer à l'écrit, alors qu'elle n'en était , jusqu'alors, que l'illustration. Il s'en est suivi une modification psychologique dans le cerveau du spectateur que nous sommes, car l'image produit une impresion instantannée, source d'émotion, artistique dans le meilleur des cas -- c'est celui des tableaux du peintre -- tandis que l'écrit, qui peut être lu et relu à un rythme personnel, constitue une source de réflexion, enrichissante dans le meilleur des cas. L'image s'adresse au coeur, siège de l'émotion, l'écrit s'dresse à l'esprit, siège de l'intellect.

   Le choc de l'image provoque un stimulus instantanné qui peut avoir un effet sur le comportement en by-passant la réflexion. C'est ce que recherche le marketing qui s'adresse à l'émotionnel et non à l'intelligence du consommateur. L'écrit cherche à persuader en faisant appel à la réflexion intellectuelle. Mais il peut ausi fausser le jugement du lecteur lorsqu'il ne présente qu'une partie de l'ensemble d'un problème en faisant croire qu'il le traite dans son intégralité. C'est le cas typique du discours politique qui s'apparente à ce qu'on appelle, en morale, le mensonge par omission.

   Ces deux outils de base de la communication -- image et écrit -- ont subi de nombreuses extensions, avec notamment les progrès de la technologie. La parole apporte déjà une dimension supplémentaire à l'écrit et l'art oratoire lui donne un relief qui lui procure une force de pénétration supplémentaire. La photo généralise l'image qui se transmet et se multiplie à l'infini grâce à Internet, tandis qu'image et parole fusionnent dans le théatre, spectacle vivant qui cherche une communication directe avec le spectateur, et dans le cinéma qui en achève  la parfoite synthèse. Mais le théatre, par souci de rupture avec sa forme traditionnelle, cherche à utiliser toutes les possibilités nouvelles, faisant appel aux effets spéciaux et aux techniques du  music-hall, ce qui tend à noyer son message initial; tandis que le cinéma, qui nécessite une mobilisation financière importante, dépend des puissances d'argent qui privilégient souvent la rentabilité et,par ailleurs, utilisent parfois des techniques insidieuses comme celles des images sub-liminales ou provoquantes.

   En fait l'image constitue l'aliment de la réflexion: elle n'en n'est pas le fondement: et c'est peut-être cela que nous sommes en train d'oublier.  

Partager cet article
Repost0
12 décembre 2014 5 12 /12 /décembre /2014 14:13

   Le "gaz de houille" (GdH), nouvelle dénomination du "grisou" de funeste mémoire, pourrait faire l'objet d'une exploitation industrielle. Certains voient, dans cette nouvelle ressource gazière non-conventionnelle, un véritable eldorado énergétique. Aux Etats-Unis, la production d'électricité de GdH représente 10% de la production totale de gaz. La France dispose de gisements importants dans les mines désaffectées du Nord-Pas de Calais. Les permis d'exploration accordés au groupe "European Gas Limited" (EGL) en Septembre 2012 ont permis de mettre à jour des réserves conséquentes d'environ 371 milliards de m3, ce qui représente 9 années de consommation de gaz en France.

   Le GdH est essentiellement constitué de méthane (autour de 90%). Il est généré par une roche mère de type charbonneux et peut être stocké dans les fractures du charbon ou adsorbé par le charbon lui-même.

   C'est actuellement le seul gaz non-conventionnel à pouvoir être exploité légalement sur le territoire français. En effet, les travaux menés par la Société EGL ont conclu que, dans le sous-sol lorrain, le charbon serait déjà naturellement fracturé, ce qui rendrait inutile l'emploi de la fracturation hydraulique. L'exploitation pourrait se faire à partir de forages de puits horizontaux à branches multiples permettant d'accéder aux fracturations naturelles sur une longueur d'environ 1 km.

   EGL estime pouvoir exploiter les ressources contenues dans le sous-sol lorrain à un coût 3 à 4 fois inférieur à celui du marché, celui que l'on paye pour les 40 milliards de m3 de gaz importés annuellement.

   Le GdL permettrait donc à la France de gagner en compétitivité, de générer la création d'emplois directs non-délocalisables, de favoriser l'implantation d'industries consommatrices de gaz  à proximité, et donc de générer de l'emploi, de l'avis même du Président PS du Conseil Général de Lorraine.

   Parmi les critiques, notons celle concernant la gestion de l'eau présente dans les couches de charbn qui doit être traitée car elle est polluée. Mais c'est surtout le consensus politique qui manque actuellement pour démarrer cette exploitation. Quel dommage!

 

   Source: Wilkipedia: "Gaz de Houille" Rapport du 9 Août 2013.

 

 

Partager cet article
Repost0
1 décembre 2014 1 01 /12 /décembre /2014 15:07

   J'ai évoqué, dans un article précédent (23/10/2014) la question du "Transhumanisme", théorie en vogue qui, utilisant la convergence technico-scientifique des Nano-technologie, Bio-technologie, Informatique et Communication (les NBIC), postule que l'homme a le devoir d'utiliser les sciences et techniques à sa disposition pour dépasser sa propre condition, faite de fragilité et d'imperfection. Il créerait une "disruption" (discontinuité et rupture) aboutissant à la fabrication d'un homme nouveau, le "cyborg" mi-homme, mi-robot, débarrassé des limites de la condition humaine. Dans une vision aseptisée de l'humanité, s'effaceraient ainsi les traces de notre animalité primitive dans les domaines de la reproduction, de la vieillesse  et de la mort. On repousserait donc les limites humaines avec la conviction que le "plus" entraînerait inexorablement le "mieux", pour aboutir finalement à l'ère du "Posthumanisme".

   C'est toute la notion du "progrès" qui est ainsi posée avec ses apports considérables et indéniables, mais aussi ses limites. On en a vu un exemple avec le 'progrès technique" qui a tansformé la vie des générations précédentes: allègement des fatigues physiques, éclairage et chauffage à discrétion, alimentation équilibrée, soins médicaux, décloisonnement physique et virtuel... L'augmentation moyenne de la durée de vie dans nos Sociétés en est la preuve irréfutable.

   Mais on a commencé à ressentir les limites de ce progrès avec les avertissements du Club de Rome ( années 1970) jusqu'aux années 2000 où le progrès fait carrément figure d'accusé, responsable de la dégradation de la planète et de son évolution potentiellement catastrophque.

   Ainsi le "plus" à court terme n'est pas forcément le "mieux" à long terme. Evitons de laisser se développer une liberté sauvage dans ce domaine : elle sera aussi difficile à juguler  dans quelques années que ne l'est le capitalisme à l'heure actuelle.  

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2014 5 21 /11 /novembre /2014 09:50

   Les "miracles" apparaissent souvent comme le témoignage d'un passé révolu dans lequel la Science n'avait pas encore apporté ses Lumières: une survivance archaïque appartenant à la préhistoire de l¨âge moderne.

   C'est pourquoi il est intéressant d'analyser, dans le film "Marie Heurtin" de J.P.Ameris, la démarche qui conduit du fait apparemment bien établi et admis comme tel par les autorités scientifiques, à l'émergence, puis au développement d'une vérité cachée que seule la foi avait subodorée.

  

   Il s'agit d'une jeune enfant née aveugle et sourde qui se comporte comme un animal agressif et sauvage et qui se réfugie dans les arbres quand on l'approche: enfant manifestement anormale pour laquelle la seule solution semble donc devoir être l'hopital psychiatrique.

   Or une religieuse, spécialiste du langage des signes, est persuadée, à la suite d'un acte de foi intuitif et impérieux, que cette petite a une âme très riche, mais que celle-ci est prisonnière et ne pourra s'exprimer que par la seule fente étroite des sens qui lui restent, le toucher essentiellement.

   Pour mieux la comprendre, elle s'astreint, à plusieurs reprises, à vivre avec les oreilles bouchées et les yeux bandés. Puis elle essaye de l'apprivoiser. A la suite d'une lutte longue et violente, parsemée de moments de désespoir, et alors qu'elle est désapprouvée par sa hiérarchie, la religieuse voit enfin apparaître le premier signe d'une relation qui semble s'établir entre un geste répété et son objet fétiche: elle sent alors qu'une porte s'entr'ouvre peut-être: le miracle naissait!

   Elle exploite aussitôt cette fragile possibilité: elle l'étend peu à peu aux objets familiers et ajoute progressivement le goût et l'odorat pour les reconnaître et les signifier. Cette lente découverte du monde transfigure l'enfant handicapée qui s'y donne à fond. Bientôt, elle reconnaîtra des lettres en relief et formera des mots avec des cubes: le miracle a pris forme!

   Plus tard, lorsque la religieuse sera décédée prématurément, elle ira à tâtons sur sa tombe lui offrir un collier de fleurs, fabriqué de ses mains, et lui adressera un merveilleux discours qu'elle exprime avec des signes: le miracle est accompli!

 

   J'ai employé le mot "miracle" dans le sens de l'expression courante:"Il faudrait un miracle pour que...". En réalité, celui-ci est souvent le fruit d'une action poursuivie inlassablement, contre vents et marées, à la suite d'une intuition fulgurante qui fait apparaître un cheminement possible, quoiqu' improbable, à travers une myriade d'événements complexes et contradictoires. Ceci peut constituer un message d'espérance, aidant à donner du sens à la vie.    

Partager cet article
Repost0
6 octobre 2014 1 06 /10 /octobre /2014 11:40

   La campagne, tout à fait justifiée, pour économiser l'énergie, facteur de réchauffement climatique, risque de faire oublier l'apport que représenta, pour l'humanité, l'accès à une énergie abondante et bon marché. J.M.Jancovici, polytechnicien, collaborateur de N.Hulot, le rappelle ("Transition énergétique pour tous"):

   "Il existe une unité de compte pour la transformation du monde: c'est l'énergie... L'énergie est, par définition en physique, la marque du changement d'état d'un système, et donc de la transformation de l'environnement. De ce fait, transformer le monde qui nous entoure ou utiliser de l'énergie, c'est très exactement la même chose. "

   "Pour tout travail mécanique, cela coûte 1000 à 10.000 fois moins cher d'utiliser un moteur que de recourir à du travail  humain payé avec les salaires occidentaux... La conséquence économique de cette situation est capitale: le pouvoir d'achat augmente quand le prix de l'énergie baisse."

   La mise à disposition de notre Société d'une énergie abondante et bon marché , "essentiellement due aux combustibles fossiles, soit 80% de l'approvisionnement énergétique de l'humanité", fut un tel cadeau pour celle-ci qu'elle en usa et abusa, comme un enfant dans un magasin de jouets gratuits. D'où les mesures extravagantes comme l'illumination des villes toute la nuit, la surchauffe de bâtiments transparents ou l'utilisation de véhicules surpuissants  pour des trajets superfétatoires. Ce sont bien évidemment ces excès qu'il faut éliminer et le réchauffement climatique est là pour nous rappeler que cette obligation n'est pas que morale. Mais, bien qu'emportés par cette louable ardeur, il ne faut surtout pas toucher au fondement de ce qui nous a apporté l'extraordinaire amélioration de notre niveau de vie et dont on oublie parfois les bienfaits. C'est pourquoi les économies d'énergie ne doivent combattre que les excès, d'autant plus qu'elle se traduit généralement par une augmentation de son prix. L'énergie de base doit non seulement être préservée, mais accrue compte tenu de l'accroissement démographique à venir (11 milliards de terriens à la fin du siècle).

   Et puisqu'il doit y avoir économie, celle-ci doit concerner les sources polluantes, même si cette diminution ne peut se faire que par paliers (substitution du gaz au charbon, par exemple, dans un premier stade) . L'utilisation des sources naturelles (soleil, vent, fleuves, vagues...), l'exploitation des déchets et les petits réacteurs nucléaires devront prendre leur place, par la suite,  dans le cadre d'une politique raisonnable, préservant l'essentiel et supprimant l'inacceptable.  

 

 

Partager cet article
Repost0
2 octobre 2014 4 02 /10 /octobre /2014 11:29

   On appelle bio-éthanol ou bio-esther de la première génération les bio-carburants obtenus à partir de produits alimentaires ( betteraves, colza...): cette filière a été vivement critiquée parce qu'elle entre en concurrence avec l'agro-alimentaire en exerçant notamment une pression insoutenable sur les terres agricoles.

   Le problème est tout différent pour les bio-carburants de la seconde génération obtenus à partir des résidus végétaux: bois, tiges, déchets verts, pulpes de betterave, herbacées non comestibles... qui, eux, n'entrent pas en concurrence avec l'agro-alimentaire. Une exploitation exemplaire est constituée par les tiges de cannes à sucre, au Brésil, qui fournissent des quantités importantes d'éthanol, mais la matière première, à forte dose de sucre, s'y prête particulièrement bien. Il en va différemment du bois ou de la paille de céréale dont nous disposons en France. Il faut en effet leur faire subir un traitement de choc, chimique aussi bien que mécanique, pour ouvrir les fibres de la plante et faire exploser les parois des cellules: c'est possible mais complexe et coûteux.

   Cependant en France, dans le cadre du projet "Futurol" (INRA, IFPen, Total), on est arrivé à diviser par 8 le prix de revient du bioéthanol grâce à l'utilisation des enzymes d'un champignon microscopique découvert pendant la seconde guerre mondiale dans le Pacifique Sud (il dégradait les uniformes en coton des soldats américains) et génétiquement dopé pour améliorer ses performances. Le prix de revient devient compétitif avec celui des bio-éthanols de première génération.

   Dans le département de la Marne, une unité expérimentale est capable de délivrer chaque jour une tonne de biocarburant de deuxième génération. En Italie du Nord, une usine de taille industrielle a ouvert ses portes qui pourrait produire jusqu'à 40.000 tonnes de bio-éthanol par an.

   Dans le cas du projet "Futurol", les responsables affirment qu'après analyse du cycle complet , on obtient une réduction  de 80% des émissions des gaz à effet de serre par rapport aux carburants fossiles. Le carburant ne serait donc pas condamné à distparaître, mais à se transformer.

 

Source: Sc. et Av. d'Octobre 2014.

Partager cet article
Repost0
13 septembre 2014 6 13 /09 /septembre /2014 15:54

   "Nous devons préparer nos jeunes à la réalité du monde de l'entreprise en pleine évolution. Notre tâche consiste donc à leur donner de l'agilité, de l'adaptabilité, un esprit de coopération et de partage des savoirs. C'est ce dont ils auront besoin."

  "L'entreprise, bientôt, ne sera plus pensée comme une juxtaposition de salariés. Elle attend de ses employés qu'ils deviennent des acteurs, des coproducteurs de l'économie globale. Elle a besoin de jeunes créatifs, capables d'innover, de travailler en équipe, en réseau, de s'ouvrir à l'international. De ce fait, nous allons connaitre un choc sans précédent dans le secteur tertiaire. La "professionnalité" n'aura plus court: on entrera dans la "métaprofessionnalité". Tout l'enjeu consiste à donner aux jeunes que l'on veut préparer à cet univers difficile à prévoir, une conscience globale."

   "Pour cela, on a fait le pari des "cours inversés" dans lesquels l'étudiant doit arriver avec un bagage minimal après être allé fouiner ailleurs et non se contenter d'apprendre ses cours par coeur après les avoir notés. Mais les modèles traditionnels des cours en amphi et en travaux dirigés perdureront: une présence physique de l'étudiant et de l'enseignant demeure nécesaire. L'Université de demain sera à la croisée des pédagogies nouvelles et de l'enseignement classique"

   "A l'heure où les entreprises réinventent des modes nouveaux de création de valeur, par finalité, réseaux... les étudiants des filières co-élaboratives sont déjà très appréciés."

 

Pour "Numérique et Enseignement-2- et -3-, référence:"La Vie du 28/08/2014.  

 

Partager cet article
Repost0
8 septembre 2014 1 08 /09 /septembre /2014 17:06

   "Dans la Silicon Valley, l'écosystème, qui a converti en quelques décennies des milliards d'êtres humains au Smartphone et à Internet, a mis toute sa puissance de travail au service d'un objectif: réinventer l'éducation... La Khan Academy, qui a déjà 6 millions d'abonnés, propose, dès le mois de Septembre, 2000 videos en français."

   Face à une telle offensive, il nous faut repenser les limites entre l'essentiel à préserver et les nouvelles pratiques qui s'imposeront tôt ou tard.

   "Le cours en ligne peut modifier considérablement la pédagogie,

 car il permet de pratiquer le principe anglo-saxon de la classe inversée.Les élèves travaillent les leçons et la théorie à la maison et font les devoirs, c'est à dire l'application de la théorie, à l'école. Autrement dit, le professeur n'est plus celui qui détient le savoir. Ces nouvelles façons d'apprendre impliquent:

--l'exigence d'accéder à des contenus quand et où on le veut,

--la volonté de faire l'usage le plus efficace de son temps,

--et le besoin d'engager des relations et interactions avec d'autres communautés, réelles ou virtuelles." 

   Ces nouvelles façons de travailler influent même sur le mode de réflexion de l'enfant:

   "Ce qui s'installe, c'est le mode de pensée intuitif par "essai et erreur" en totale contradiction avec la démarche expérimentale, méthode qui consiste à tenter des solutions sans aucune stratégie préalable, mais avec l'assurance d'une réponse immédiate.

   Cette méthode de "try and test" est déjà largement utilisée dans le domaine scientifique depuis l'arrivée des ordinateurs. Elle permet de trouver des solutions optimales, mais ceci dans le cadre d'une stratégie dont on ne saurait faire l'économie.

   Le problème n'est pas simple puisque "le New York Times a révélé que plusieurs cadres dirigeants de GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) scolarisaient leurs enfants dans des écoles ;... sans écrans: les ordinateurs, pensent-ils, inhibent la créativité, le mouvement,les interactions sociales et la capacité d'attention!"

 

   Les parties rapportées ( " ") sont publiées dans "La Vie" du 28 Août 2014.

 

    

    

Partager cet article
Repost0
16 avril 2014 3 16 /04 /avril /2014 08:14

   La philosophie nous apprend que l'homme est constitué, pour l'essentiel, d'un corps, d'un esprit, d'un coeur et d'un sexe: son identité résulte de l'assemblage particulier de ces différentes composantes et c'est ce qui en fait un individu unique;

   Or chaque pèriode de l'histoire a privilégiè telle ou telle de ces composantes. Ainsi le Moyen Age a joué sur le coeur de l'homme avec l'explosion religieuse qui nous a lègué les cathédrales. Le Siècle des Lumières a misé sur son esprit en établissant les bases de la science moderne, source de tous les progrès à venir. Le 20em siècle s'est focalisé sur le corps en développant la politique sociale qui a permis un accroissement continu de l'espèrance de vie. Et les dernières décades ont vu la promotion du sexe avec la destruction de la forteresse famille, amorce d'une libération des moeurs qui fut bien souvent celle de la femme.

   Mais chaque époque a rencontré des difficultés spécifiques: le Moyen Age avec la brutalité féodale et le peuple inculte, le Siècle des Lumières avec l'opposition de la scolastique religieuse, le 20em siècle avec la résistance de la bourgeoisie enrichie et les dernières décades avec les tenants de la tradition familiale, souvent associée aux croyances religieuses.

   Mais en outre, cette dernière période se caractérise par une accélération du rythme de la vie qui ne laisse plus le temps de la réflexion, et par une hypertrophie des moyens de communication qui déforment les événements et utilisent, vis à vis de l'opinion, le principe de la carte forcée.

   Or, la réalité humaine intègre ces différentes composantes: toute politique n'utilisant qu'une seule d'entre elles est donc forcément biaisée et vouée à l'echec. Par contre, sa simplicité lui procure une force de pénétration bien supérieure à celle d'un amalgame pondéré, lequel demande de la réflexion, donc du temps, de ce temps que nous n'avons plus. C'est ainsi qu'à l'ère de l'information généralisée, on se trouvera face à des options simplistes, bien ficelées, démesurément amplifiées, toute amorce de discussion étant ausitôt reléguée dans le politiquement incorrect. Et l'on passe à coté de la vérité qui est, par essence, plurielle.

   Le 21em siècle sera donc sectaire par choix et par obligation, juste au moment où l'éventail des potentialités ne cesse de croître. Ne laissons pas le bateau ivre nous entraîner avec lui à sa perte!

Partager cet article
Repost0
16 novembre 2013 6 16 /11 /novembre /2013 17:35

   Internet a révolutionné les communications. Il a créè le e.commerce qui concurrence de plus en plus le commerce traditionnel. Il a commencé de bouleverser la presse et l'industrie du livre. Le prochain secteur à être pénétré par le phénomène pourrait être l'enseignement. A cela, plusieurs raisons, notamment: 

-- Avec Internet, les enseignements de base peuvent être diffusés dans des règions éloignées, privées d'infrastructure scolaire. .

-- Dans l'enseignement supérieur, les cours magistraux peuvent être enregistrés et transmis à des milliers d'étudiants, hors des amphis bondés.

   Ces possibilités répondent à des besoins bien réels ressentis sur toute notre planète: enseignement "low-cost" pour les pays défavorisés, et enseignement adapté aux "digital natives" des autres contrées, nés avec les écrans, qui ignorent le stylo et qui forment la population des "décrocheurs".

   Evidemment, les adeptes de ces enseignements crient à la mort des professeurs, mais ceux-ci crient à la dégénérescence d'un enseignement de qualité. Mais l'exemple des pays qui ont adopté ces méthodes (Finlande, Singapour...) devrait les rassurer: jamais les professeurs ont ètè aussi nécessaires, aussi sélectionnés, aussi formés  ( 100 heures annuelles de formation profesionnelle à Singapour!). Mais leur intervention a changé de nature: ils doivent guider les élèves dans l' apprentissage que ceux-ci mènent à partir des ressources d'Internet. Et pour cela, ils doivent posséder parfaitement le contenu, c'est à dire les matières enseignées, pour éviter les erreurs des IUFM qui privilégiaient la seule pédagogie.

 

   Sur le continent africain, on voit se développer les "Bridge Académies" qui diffusent des cours sur écran  pour l'enseignement scolaire. Dans l'enseignement supérieur, les MOOC (Massive Online Open Courses) parient déjà sur cette pratique. Dans ce cas, la mission de base de l'enseignement sera d'ordonner, les connaissances, de les relier, de les hièrarchiser et cela ne peut se faire qu'à travers l'interactivité et les discussions qui nécessitent une présence réelle et active du professeur. C'est le principe de la "classe inversée". L'accumulation des connaissances sans un guide dominant l'ensemble des problèmes risquerait de déboucher sur une "anarchie savante", d'autant plus dangereuse qu'elle se percevrait  comme supérieurement informée, et donc supérieurement intelligente.

Partager cet article
Repost0