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25 février 2016 4 25 /02 /février /2016 16:29

Il est de bon ton de vitupérer la finance mondiale, repère de l'argent sale, de la corruption et des fortunes gigantesques: mais, à l'abri de ses banques internationales puissantes et de ses paradis fiscaux, elle continue d'imposer imperturbablement ses lois et tout essai individuel d'y échapper est voué à l'échec.

Pour attaquer "utilement' ce monstre, peut-être pourrait-on s'inspirer de l'exemple des Energies Renouvelables. En effet, dans le domaine de l'énergie, les lobbys sont également puissants et redoutables, qu'il s'agisse des énergies fossiles ou de l'atome. Toute attaque de front est là aussi vouée à l'échec. Mais le spectre du réchauffement climatique a fait toucher du doigt les dangers de leur développement exclusif: il est alors apparu des méthodes concurrentes, les Energies Renouvelables, qui ne s'appliquent, bien sûr, qu'aux secteurs de basse énergie (chauffage et éclairage individuels, transport sur de faibles distances...) mais qui grignotent peu à peu le domaine du mastodonte industriel. A tel point que celui-ci vacille (cf , pour partie,le prix du pétrole) et s'immiscerait bien dans la brèche. Et de plus, le domaine des basses énergies favorise la proximité et la non-délocalisation.

Dans le domaine financier, l'Economie Sociale et Solidaire (ESS) pourrait jouer le rôle des Energies Renouvelables (ER) dans le domaine énergétique. Il faudrait pour cela, afin d'entraîner une motivation profonde, que les excès de la finance mondiale arrivent à provoquer le spectre d'un effondrement économique généralisé, aussi dangereux que le réchauffement climatique. Or, on n'en est pas loin: la crise de 2008 a fortement ébranlé le système mondial et si de pareilles crises se renouvelaient fréquemment (ce n'est pas impossible!), il est vraisemblable que naîtraient des méthodes concurrentes, tout au moins au niveau du local et du particulier. C'est ce qui est en train de se développer avec l'Economie Sociale et Solidaire dont l'objectif ultime n'est pas la rentabilité du capital, mais l''impact social: elle ne réalise pas des profits pour des actionnaires, mais elle utilise ses gains pour permettre à l'entreprise de se développer dans la durée.

L'ESS se développe bien en France. Depuis l'an 2000, la croissance de l'emploi y est de 24% comparés aux 4,5% de l'emploi privé. . Elle représente 10% du PIB, c'est à dire 2 fois plus que le secteur de la finance, par exemple. Elle compte environ 2,4 millions de salariés (i emploi privé sur 8 et généralement non délocalisable), soit 2 fois plus que dans la construction. De plus, 600.000 emplois seront à renouveler d'ici à 2020 en raison des départs à la retraite. Elle s'exerce dans de nombreux domaines: santé, protection de l'environnement, agriculture, sport, tourisme, restauration collective, loisirs... Elle est soutenue par la loi de Juillet 2014 qui lui impose une gestion démocratique, lui permet de bénéficier de prêts et vise à promouvoir des modèles d'économie solidaire aptes à transmettre progressivement l'entreprise aux salariés.

Ce type d'économie implique évidemment une grande souplesse de gestion ( et les efforts de "flexisécurité" actuellement en cours d'étude trouverait là un domaine d'application privilégié) tout en grignotant le mastodonte financier qui sera bien obligé d'en tenir compte si l'expérience se développe.

Source: Magazine Essentiel et Santé (Harmonie Mutuelle).

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