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12 mars 2016 6 12 /03 /mars /2016 10:26

Tous les partis et organisations rassemblant des non-chômeurs ont exprimé, de façon péremptoire et définitive, leur opposition à la réforme des lois du travail, réforme destinée à endiguer le chômage en France, phénomène qui prend des allures de catastrophe nationale.

Les syndicats, d'abord, qui redoutent que ces réformes n'entraînent une atténuation des avantages des salariés, conquis de haute lutte dans le passé, s'y opposent, en général, fermement.

Les partis politiques, qui s'opposent à priori à toutes les réformes parce que proposées par un parti adverse ou jugé déviant, mettent en doute l'efficacité des mesures annoncées, bien que les mêmes mesures, dans les pays voisins, semblent apporter des amorces de solution.

Les étudiants, qui redoutent d'être confrontés plus tard au chômage, manifestent avant tout pour exorciser cette angoisse, alors qu'ils ont la chance d'avoir justement en main la solution pour y échapper, à savoir la formation.

Quant aux chômeurs, ces quelques millions d'hommes et de femmes, jeunes et vieux, rejetés par la Société et confrontés aux problèmes de tous les jours, ils ne disent rien, eux, car, dispersés et souvent peu qualifiés, ils ne sont pas organisés pour émettre un avis autorisé. D'autant plus qu'ils ont un peu honte d'être chômeurs!

Lorsqu'on arrive à obtenir leur avis après les avoir mis en confiance, ils expriment, comme Madame M., 50 ans, habitant dans le Jura, un tout autre point de vue. Ancienne fonctionnaire, mais aussi ancienne gérante d'une entreprise de bâtiment, elle est aujourd'hui en recherche d'emploi dans le commerce ou l'aide à la personne.

"Je pense, dit-elle, qu'il faut qu'on réforme. a force de vouloir trop protéger les salariés, on met des freins à l'embauche. Je ne suis pas d'accord avec les manifestations. En Angleterre et en Allemagne, il y a beaucoup de choses réformées. En France, on est à la traîne. Dès que l'on veut toucher à quelque chose, , c'est le tollé général. Les conditions de licenciement facilitées seraient une bonne chose, il ne faut pas oublier qu'il n'y a pas que des patrons du CAC 40, mais aussi beaucoup de petits entrepreneurs. Quand on gère une entreprise, on est pris à la gorge sur plein de choses!" ("Le Progrès", 10 Mars 2016).

Il est bon d'écouter les personnes directement intéressées, appartenant à ces secteurs déshérités, et qui se heurtent à l'incompréhension d'autres secteurs moins exposés, et ceci dans un monde tel qu'il est, hélas, et non pas tel qu'on voudrait qu'il soit, et qu'il faut, bien sûr, sans cesse tenter de d'améliorer.

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commentaires

G
Je reprendrai cette discussion plus tard, lorsque les passions seront retombées et que les faits auront parlé.
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J
sauf que cette loi, loin de combattre le chômage, ne fera que l'aggraver, mais ce n'est qu'un détail...par ailleurs il est misérable, comme le font les défenseurs de cette loi ou le gouvernement, de dresser les salariés qui ont un statut et des protections contre ceux qui sont rongés par la précarité
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