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19 février 2016 5 19 /02 /février /2016 09:44

La méthode scientifique est souvent critiquée en raison de son aveuglement supposé aux "conséquences collatérales" de ses réalisations, notamment dans le domaine social et humain. Rappelons en quoi elle consiste.

Suite à un certain nombre d'observations et de mesures, elle émet l'hypothèse d'une relation de causalité entre deux phénomènes. Pour vérifier cette hypothèse, elle lance une expérience ou fait une prévision qui devra confirmer le résultat annoncé. Très souvent, le résultat ne confirme pas l'hypothèse ou ne la confirme que très imparfaitement. La grande force de la méthode scientifique est de reconnaître son erreur et de s'en servir comme d'une nouvelle donnée de base pour échafauder une nouvelle hypothèse et lancer une nouvelle expérience. C'est cette démarche qui est à la base de ses réussites spectaculaires.

Une telle démarche est bien rare dans le domaine de la pensée où l'on a plutôt tendance à nier les faits qui viennent perturber la démonstration à laquelle l'idéologie accorde une valeur absolue. Comme ces conservateurs américains qui nient la validité des fossiles pour refuser d'accepter le phénomène de l'Evolution. Ou ces responsables soviétiques qui niaient les échecs du système économique communiste jusqu'à son effondrement brutal. Comme actuellement certains idéologues qui nient l'accroissement indubitable de l'espérance de vie dans le monde occidental qui bouleverse les données du troisième âge.

Il est un organisme qui vient de faire une éclatante démonstration de puissance de la méthode scientifique, c'est le GIEC: Groupe Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat. Tout d'abord, il s'agit d'un organisme "international", ce qui est logique pour étudier un phénomène "planétaire". De plus, par sa nature même, le problème du climat fait intervenir de très nombreux domaines scientifiques: physique, chimie, informatique, bien sûr, mais aussi géologie, géophysique, biologie, océanographie,glaciologie ... ce qui l'oblige à une interdisciplinarité dont l'absence a été parfois critiquée dans le domaine scientifique qui est souvent dominé par les spécialistes. Enfin, il a eu à combattre de farouches adversaires scientifiques (Affaire Cl. Allègre) et politiques (certains lobbys pétroliers). Mais peu à peu, il a affiné ses observations et conforté ses conclusions. Comme le montre l'évolution de son avis sur la liaison existant entre l'accroissement de la température planétaire moyenne et l'activité humaine (Gaz à effet de serre). Il la jugeait "probable" en 2001, "très probable" en 2007 et "extrêmement probable " en 2015. Et cela l'amène à préconiser une sorte de règle d'or: "Ne pas dépasser un accroissement de 2°C d'ici la fin du siècle sous peine de dommages irréversibles". Avec un arsenal de mesures dont les effets sont de plus en plus précisément estimés.

Cette percée scientifique majeure revêt une importance considérable car elle parvient à substituer, au paradigme sur lequel reposait jusqu'ici la Société industrielle, à savoir le "progrès technique", le paradigme "écologie" dont le but est avant tout la préservation et la perpétuation de la planète. C'est une révolution capitale, sans doute l'une des plus importante de l'histoire humaine. .

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